15 Juin De la peur à l’Être
De la peur à l’Être
Mes observations au cœur de ces temps chaotiques m’amènent à percevoir chez les humains des états, des attitudes, des pensées issus d’une émotion profonde dominante qui se décline en plusieurs strates plus ou moins marquées : la peur. Celle-ci étreint l’humanité depuis des lustres mais elle est apparue d’une façon tellement fulgurante ces dernières années, que nous sommes obligés d’y faire face et de dépouiller notre âme engourdie de sa tutelle si nous avons la volonté de l’accomplissement.
Tout d’un coup, notre monde a changé! Cette émotion s’aggrave et monte au front. Il est apparu soudainement la peur des maladies, des virus, de l’autre, de respirer la vie mais la plus subconsciente est celle de la mort. Cette dernière existait déjà dans les tréfonds des mémoires mais dans la tourmente d’aujourd’hui, elle ne se cache plus et obnubile les consciences.
Celle peur profonde structure d’une façon insidieuse notre pensée et en découle les opinions les plus burlesques venant même de personnes proches de nous qui disaient nous aimer…Elle altère le discernement à tel point que plusieurs sont prêts à payer cher la perte de leur liberté au nom d’une sécurité illusoire mur à mur. C’est la prison mentale assurée qui opacifie la conscience et éteint la lumière du cœur.
Nous vivons dans un monde dualiste, quand les gens vivent dans l’ombre de leur corps de souffrance, pour paraphraser Eckhart Tolle*, les autres deviennent responsables de leur malheur. Ils se distancent d’eux-mêmes et leur premier réflexe est de se protéger. Prend place alors l’obsession des menaces extérieures, des microbes, etc. Ce conflit intra-psychique est une guerre sans merci d’avec soi. Pas étonnant qu’elle attire ce qui lui ressemble.
Nous sommes tous dans l’inconnu du changement, une croisée des chemins où notre parcours de vie se dessine au fur et à mesure de nos pas. Comme dans un des films d’Indiana Jones où l’acteur met le pied dans le vide et qu’une dalle en-dessous du pied apparaît. Le sentier se trace à l’instant bien qu’il y soit depuis toujours!
Au sein de ce grand mouvement, des êtres s’éveillent, voient et déchirent le voile de l’obscurité. Comme le mentionne le philosophe André Moreau : « Le développement de l’intelligence abolit les quatre grandes peurs de l’humanité : la peur de Dieu, la peur du Destin, la peur de l’Inconnu et la peur de la Mort. Cela signifie trouver la paix, se sentir uni avec tout parce qu’on se sent tout. »**
Apparaissent alors, de plus en plus nombreuses, de petites étoiles qui ne sont plus dupes du chaos horizontal nourrit par les illusions. Leur liberté de vivre en cohérence avec leur vérité est précieuse et plus forte que jamais. Ces humains portent une grande confiance en leur être profond. Ils ne se laissent plus happer par la prison d’en bas. Leurs regards captent déjà un autre monde auto-créé pour honorer leur rêve d’Être!
* Éckhart Tolle, « Nouvelle Terre » Éditions Ariane
**André Moreau, « Traité sur l’Être » tome 3, André Moreau et compagnie